Un blogue fait par et pour les élèves du collège Marcel Aymard, pour leurs amis, leurs parents et tous ceux, curieux et bienveillants, qui ont envie de découvrir ce que rêvent, pensent, sentent... et écrivent les jeunes plumes.

" La nature : mille fois plus belle que tous les monuments créés par l'homme ! "

Les paysages de notre enfance... Florilège




Je me sentais comme un peu engourdi par ce brouillard qui dévorait le paysage...


Je vis alors un lac d'une teinte d'une teinte bleu foncé, un peu grisée par le reflet du ciel nuageux. Il était comme bloqué entre le petit plateau et une pente raide et dure qui menait vers d'autres sommets.


Là, une mer translucide à la fois turquoise et d'un bleu profond nous attend, 
encerclée de rochers blancs...

De vastes dunes plantées d'oyats se réfugiaient entre les deux caps, 
dunes rayonnantes comme neige au soleil ... Les vagues surgissaient, 
puis se décourageaient aussitôt, retournaient dans la profondeur océanique...


Nous enfoncions petit à petit dans ces cicatrices africaines qui semblaient pleurer la pauvreté du Zimbabwe... 
Je me souviens encore du plaisir éprouvé sous les caresses du vent 
dans mes cheveux et sur mes bras nus, 
du martellement incessant de l'eau qui retentissait comme 
des milliers de mains sur des djembés, coupant toute possibilité de conversation...

La jungle dense formait un labyrinthe vivant : tout bougeait, tout criait, tout remuait. Notre esprit se perdait dans ce labyrinthe végétal : nous étions vidés, et apaisés...  La jungle, imposante, on avait l'impression que si elle vous attrapait, elle ne vous lâcherait pas, et vous digérerait lentement. ... Toutes les couleurs du monde étaient rassemblées à un endroit sur terre, et j'y étais !


Me sentant dans le bonheur, j'ai marché pour mon bien...

Je voyais une grande étendue de lumière, semblant un océan sans fin. J'éprouvais du bonheur, je ne sais exactement pourquoi...


Pour moi, les vacances, c'était d'aller dans cette maison, car j'avais la sensation d'être vraiment chez moi. Je me sentais en sécurité loin de la ville, du bruit et de la foule.

Allan, Mattéo, Renaud,  Gauthier, Audrey, Eddy, Julien, Chloé et Lucile

Souvenirs de mon enfance... : Gaston

J’habitais dans un petit village où toutes les maisons sont faites de pierres. Au centre du village dépassait le clocher de la petite église. L’angélus rythmait la vie du village. Les gens se levaient à 7h, mangeaient à 12h et rentraient chez eux à 19h.

Je rendais visite régulièrement à une personne âgée qui vivait dans ce village. De sa petite maison de pierre, la cheminée fumait toute la journée. C’était le seul moyen de se chauffer. Des escaliers, avec des marches irrégulières, nous menaient à l’intérieur de la maison, mais lui, conservait encore une bonne allure de marche.
          J’entendais ses sabots qui claquaient sur le sol ; je devinais que c’était lui avant de le voir. Un béret qu’il ne quittait jamais était vissé sur la tête. Il se promenait tous les jours dans le village et par tous les temps. Il parlait à tout le monde, de choses banales, de la pluie et du beau temps.
           Il me serrait la main, même quand j’étais petit, avec ses grosses mains râpeuses.
          Il se reprenait pour me parler en français car « lo patoès l’escapaba », le patois lui échappait, mais je le priais de continuer.
          Jamais il ne revenait chez lui les mains vides : il apportait soit des légumes du jardin, soit des œufs des poules et sinon un bout de bois pour la cheminée faisait l’affaire.

Dans sa maison, tout était sombre, les petites ouvertures laissaient entrer très peu de lumière. La lueur du feu éclairait légèrement l’intérieur. Au milieu de la pièce, une table couverte d’une nappe cirée attendait qu’on vienne s’asseoir pour partager un verre ou une confiserie. Je ne pouvais jamais refuser au risque de le vexer.
         Il se dirigeait vers le buffet. La porte grinçait à chaque fois. Il attrapait une boîte en métal qu’il déposait sur la table comme un coffre au trésor. Il en sortait du chocolat ou des gâteaux qui avaient une odeur particulière et unique. Cette odeur, je la reconnaîtrais entre mille.
         Aujourd’hui, je pense que c’était simplement une odeur de moisissure !

Au début de l’automne, je partais avec lui me promener dans la nature, sur les chemins de terre pour chercher des branches de noisetier. Il portait « la poda », c’était en fait la faucille. Et moi, je choisissais des cailloux pour casser quelques noisettes cueillies au passage. On revenait avec de fines branches de noisetiers et de grosses et épaisses branches de buis qui avaient une odeur forte et inoubliable.
            Il cultivait son jardin et partageait ses légumes avec ses voisins. Il cueillait des fruits de son verger. On rentrait à la maison, il installait les branches près de la fenêtre à côté du tabouret. Il prenait son opinel et il taillait de longues lamelles de la branche de noisetier. Il en faisait plusieurs d’avance avant de fabriquer. Puis une heure après, comme par magie, un panier prenait forme.

         Aujourd’hui, je pense souvent à lui ; ses paniers en noisetier sont très utiles pour la cueillette des champignons, les légumes du jardin, les noix et toute autre récolte.
           C’est une personne qui aimait la nature et les choses simples. Il m’a appris à vivre et à profiter de ce que la nature peut nous apporter. Il n’a jamais eu beaucoup d’argent mais il vivait de ce qu’il avait. Alors qu’aujourd’hui, les gens ne savent plus profiter de ce que la nature nous offre.
            Merci Gaston pour ce que tu m’as appris !
Robin

La guerre des boutons : le livre !






             L'histoire se passe à la fin du XIXe siècle dans le département du Doubs près des villages de Longeverne et de Velrans. Ce roman parle d'amitié, d'honneur, d'enfance et de liberté, mais aussi de violence, de rivalités villageoises et de batailles. Tout le long du récit, la narration est menée uniquement à la troisième personne et le personnage phare change de temps en temps, ce qui permet au lecteur de suivre tel ou tel enfant.
Parmi eux il y a Lebrac : têtu comme une mule et malin comme un singe, il est le chef de la bande de l'armée Longevernes. Il est amoureux de la sœur de Tintin, Marie. Camus, excellent frondeur, est le bras droit de Lebrac. Il aime Octavie qu'il surnomme    « La Tavie ». La Crique est intelligent et souffle les réponses aux autres élèves de la classe. Quant à L'Aztec des Gués, c'est le chef des Velrans.

La guerre des boutons raconte donc la vie de jeunes enfants qui, après les cours, se retrouvent dans le bois qui sépare leurs deux villages (Velrans et Longeverne), et qui se battent à coups de frondes et de triques.
Les prisonniers qui sont faits dans l’un des camps se voient délestés de leurs boutons et de leurs vêtements par le camp adverse : ils composent le « Butin de guerre » - et servent à réparer les effets en cas de défaite. Les Longevernes et les Velrans ne se battent pas le dimanche car ce jour-là, ils portent les habits de messe et ne veulent pas les abimer, de peur de la « raclée paternelle », que les enfants risquent déjà s’ils se font déboutonner les autres jours.
A la fin, Bacaillé trahit les Longevernes, se fait maltraiter par ses ex-amis et rentre chez lui. Les parents du village le voient arriver bien mal en point et il leur raconte ce que leurs enfants font après les cours. Lorsqu'il rentreront à leur tour, ceux-ci seront corrigés et punis mais ils continueront la guerre.

            Dans ce livre, Louis PERGAUD parle d'un village (qui ne s'appelle ni Longeverne, ni Velrans) où il a été instituteur pendant deux ans. Il raconte son enfance (d'où le sous-titre « Le Roman de ma douzième année »), quand il se battait contre le village voisin. Je pense que La Crique pourrait être Louis PERGAUD car ce personnage est intelligent et Louis fut professeur ; et  « un professeur, c'est pas le quart d'un abruti quand même ! ». Il s'agit d'un roman avec une grande part d'autobiographie.

            Cette œuvre m'a plu car elle est pleine de malice enfantine et de rêve avec la cabane. Il est vrai que ce livre à été écrit il y a longtemps et qu'il décrit une époque qui m'est inconnue : les enfants aidaient leurs parents à la ferme. Mais, justement, laissons-nous emporter dans ce monde ou l'enfant était adulte plus tôt car les responsabilités qu'on lui laissait dans le travail de la ferme le rendait mûr. Profitons aussi de notre enfance car, comme a dit La Crique à propos des adultes :      
 « Dire que, quand nous serons grands, nous serons peut-être aussi bêtes qu'eux ! ».


Gauthier  

Quand les parents se séparent... Deux fictions : un récit, une description.

              Serena regardait sa mère embrasser son nouveau mari. Elle baissa le regard, horrifiée, et monta dans sa chambre. Cela faisait quatre mois que sa mère s'était remariée mais la jeune fille ne l'acceptait pas. Elle prit une feuille, un crayon et, les écouteurs dans les oreilles, se mit à écrire sa peine. Voir sa mère embrasser un autre homme que son père lui faisait mal comme si on lui enfonçait une épée dans le cœur. Les larmes coulaient a présent sur son beau visage et s'écrasaient sur ses lèvres rosées. Elle savait que son père souffrait de cette séparation si brutale avec sa femme. Serena se demandait pourquoi tous ces malheurs arrivaient à sa famille, à elle. La jeune fille, allongée a présent sur son lit se posait de nombreuses questions. Certaines étaient assez folles. D'autres réalistes. En bref, dans la tête de Serena régnait un énorme chaos. Quelques minutes plus tard, sa mère l'appela pour venir manger. Serena descendit de sa chambre en affichant une mine sombre. Elle était l'ombre d'elle-même.
Une fois à table elle lança un regard noir à son beau-père.

<<  Serena...
- Non maman, je ne ferai pas d'efforts.
- Écoute ma puce, tu devrais essayer de me comprendre un peu. Tu as 14 ans maintenant, réfléchis comme une grande.
- Tu crois que je n'y ai pas assez réfléchi à tout ça, hein ? Je ne pense qu'à ça ! >>

Sa mère se tut, ne sachant plus quoi dire. Serena se leva alors sans adresser un regard à quiconque. Elle se retourna afin de partir mais son beau-père l'interpella.

<<  Serena ça suffit maintenant ! Tu nous gâches la vie !
-Tu rigoles ? C'est toi qui gâches la mienne. Et celle de mon père ! Depuis que tu es là, tout va mal dans ma vie ! Ma mère ne me parle presque plus, mon père passe ses nuits à pleurer et moi je regarde tout ça, impuissante ! Ça me détruit. Si tu n'étais pas apparu dans la vie de maman tout irait bien ! >>

L'homme de la maison se leva et se positionna face à la jeune fille. Deux paires d'yeux se fixaient méchamment. L'une masculine, dégageait la fureur d'un démon et l'autre féminine, de la tristesse. Les yeux verts de Serena défiaient ceux, bleus de son beau-père. Vert contre bleu. Bleu contre vert. Soudain, la mère de la jeune fille interposa ses grands yeux gris entre les deux personnes les plus importantes dans son coeur.
 
<<  Miranda...
-Ne t'en fais pas Frédéric. >>

Miranda regarda sa fille et s'écria :

<< - Comment peux-tu dire des choses pareilles ?!
- Parce que c'est la vérité. >> dit la jeune fille.

Le ton paisible de Serena troubla sa mère. Mais, cette dernière retomba vite sur terre et enchaîna :

<< Ce n'est pas la faute de Frédéric si je me suis séparée de ton père. Avant de dire des choses absurdes, tu devrais te renseigner sur la cause !>>

Troublée était le mot : Séréna était troublée. Sa mère prit le temps de s'asseoir sur une chaise en soupirant. 
<<Il faut que je t'explique plusieurs choses, >> dit-elle.

 Serena était curieuse, néanmoins elle gardait au profond d'elle une vague de colère et de tristesse causée par la séparation de ses parents. Elle sentit pourtant que le temps des révélations était venu.


Anissa


         Je venais d'apprendre la séparation de mes parents et je ressentais le besoin de m'isoler.
         Les larmes inondaient mon visage pâli tandis que je courais vers la rivière. J'étais pied nus et les cailloux me blessaient. Le souffle du vent caressait délicatement mes cheveux, qui s'envolaient légèrement de mes épaules. La rumeur du long serpent bleu m'emplissait déjà, l'eau courait telle une jeune fille pleine d'espoir. J'entendais la mélodie des oiseaux qui chantaient à s'en crever le coeur. Je me penchai et saisis un galet. J'avais ce sentiment de liberté, d'union avec la nature, mais je me sentais seule et impuissante face au chagrin qui me submergeait. Je pensai nostalgiquement au moment où nous constituions encore une famille... Puis je me redressai et lançai, avec toute ma rage et mon désespoir, ce galet qui, après une belle courbe, s'enfouit dans l'eau froide. Je m'assis enfin et contemplai longuement le cours d'eau en rêvassant.
 De l'autre côté de la rivière s'étendait une belle forêt. Je parvenais à sentir l'odeur du bois mouillé et de la végétation. Le calme de cet endroit parvint à m'apaiser, mes mains entraient en contact avec l'eau, en ressortaient sur le aussitôt à cause de sa fraicheur. Mais à nouveau les frissons m'envahissaient,  je tremblais. Je restais de longues minutes assise, somnolant ou réfléchissant aux conséquences de la séparation de mes parents. Quelques heures s’écoulèrent ainsi, et la sérénité de l'endroit m'ayant imprégnée, l'esprit vidé, je rentrais enfin chez moi, apaisée.
         Depuis cette après-midi-là, je garde en moi ce souvenir, face aux douleurs, qui m'aide à garder courage.
J.