Un blogue fait par et pour les élèves du collège Marcel Aymard, pour leurs amis, leurs parents et tous ceux, curieux et bienveillants, qui ont envie de découvrir ce que rêvent, pensent, sentent... et écrivent les jeunes plumes.

Un portrait amical


     6 septembre 2013

 Je sais très peu de choses au sujet de la personne que je vais décrire. Je ne la connais que depuis quelques jours!
 
        Elle s'appelle Farida, elle a 15 ans et vient de Tchétchénie. Elle aime faire du volley-ball, adore aller au cinéma et écouter de la musique. Comme je ne la connais pas bien encore, je ne connais pas non plus son caractère : elle me paraît être quelqu'un de doux, de calme, mais aussi d'un peu timide. 

       Nous nous sommes rencontrées le jour de la rentrée. Je me suis mise au premier rang à côté d'elle au premier cours, car dans cette classe je ne connaissais aucun élève et qu'une de mes amies qui était dans la même classe qu'elle l'an passé m'avait justement parlé d’elle.

       Ce jour-là en effet, j'avais vu passer Farida dans la cour de récréation. Je n'avais jamais vu cette fille grande, mince, avec de longs cheveux noirs et des yeux marrons. J'ai demandé à mon amie comment elle s'appelait. Elle m'a dit qu'elle s'appelait Farida et qu'elle était gentille, c'est donc ce qui m'a décidé à m'asseoir à côté d'elle.

      Nous ne nous sommes pas du tout parlé durant ce premier cours. Ce n'est qu'à la sortie que nous avons commencé à discuter de nos emplois du temps, de nos matières préférées... Nous avons trouvé des points communs entre nous (nous avons un peu le même caractère...), et des liens ont commencé à se former.


      J'ai choisi de faire le portrait de Farida car je pensais que discuter au sujet de cet exercice nous aiderait à mieux nous connaître. Maintenant, je sais plus de choses sur elle, et depuis, je l'apprécie beaucoup!


 Pauline

Trois textes libres... à propos de la Résistance


... autour d'une photo
(octobre, Troisièmes)

            Sur cette photo qui a été prise en Septembre 1944, on peut voir un groupe de maquisards. Le débarquement en Normandie a eu lieu en Juin 1944 et Paris vient juste d'être libéré, le 25 Août de cette même année. Á ce moment de la guerre le rôle des maquisards est de contenir l'invasion allemande en France. Les Forces Françaises de la résistance Intérieure espèrent jouer un rôle important auprès des armées de libération. Ce témoignage visuel nous ramène au moment qui précède la jonction des résistants avec l'armée canadienne près de Boulogne-Sur-Mer.

         Les personnages de cette scène sont sept. Six hommes et une femme qui est certainement leur messagère. Certains de ces hommes ont des fusils. La femme porte une sacoche. Nous pouvons imaginer que tous arborent un brassard aux initiales des Forces Françaises Intérieures (FFI), bien que l'on ne puisse pas tous les distinguer.

         Les vêtements des hommes sont dépareillés, usés, râpés, élimés, sûrement à cause des conditions de vie qu'ils ont dû affronter et de la pénurie liée à la guerre. La majorité des hommes portent un couvre-chef, béret ou casquette car c'était la mode à l'époque. La femme semble mieux habillée, avec des vêtements de ville. Elle porte également des bijoux : boucles d'oreilles et bague.

         Ces partisans ont l'air jeunes, mais ils ont les traits tirés, certainement fatigués de ce mode de vie qu'est celui des résistants : dormir peu, ne pas toujours manger à sa faim, avoir froid, manquer de confort. Mais ils ont quand même pris la peine de se raser et de se coiffer. Ils ont tous un visage sérieux, concentré, attentif mais ne semblent pas pour autant stressés ou effrayés. Ils écoutent le message délivré par la messagère. Ils sont très absorbés et ne semblent pas poser pour la photo. Ils n'ont pas peur de ce qui les attend : ils sont prêts et résolus.

         Devant cet instant qui est figé, le spectateur que je suis se pose certaines questions : vont-ils survivre, suivre la bataille et connaître le fin mot de l'histoire de la seconde Guerre Mondiale ? Je ne sais pas mais, à mon avis, ils le méritent. Eux qui ont servi la France.


Gauthier V.


"Septembre 1944 : des maquisards se préparent à la jonction avec l'armée canadienne à Boulogne-sur-mer"

             ...


On était en début d'après-midi, il faisait beau. Le soleil brillait dans le ciel et des oiseaux chantaient dans les arbres mais un vent frais faisait bruisser les feuilles qui bordaient le sentier. Une femme à vélo, l'unique présence humaine de ces lieux, inspira. La lourde tâche qui la menait là contrastait avec ce beau temps paisible.

Le vent d'automne fit voler ses beaux cheveux bruns de sous son béret, s'engouffra dans les plis de sa robe, la faisant frissonner malgré son long manteau dont la manche portait ses galons de lieutenant.                                 

Enfin, elle s'engagea sur une petite route goudronnée qui menait vers une grande ferme en brique. Elle distinguait déjà la date en chiffres d'acier qui ornaient les murs du bâtiment où elle avait rendez-vous. La jeune femme s'arrêta près d'un portail en bois et descendit avec une facilité surprenante compte tenu de l'accoutrement dont elle était vêtue. Abandonnant son vélo, elle s'engagea dans une petite cour ; son sac en bandoulière lui barrait la poitrine, frappant contre ses jambes nues.

 

            Un groupe d'hommes âgés de 19 à 25 ans, visiblement prêts à partir, l’accueillirent; ils étaient tous armés. Ils avaient un visage étrangement serein et un regard qui avait l'air d'avoir tout vu ; des horreurs qu'on ne pouvait décrire. Ces hommes étaient au nombre de cinq, regroupés autour du plus petit parmi eux, remarquable à sa tenue. Alors que tous portaient des habits que le temps avait usé, lui arborait une chemise claire bon marché sous une veste marron de belle allure. Un pantalon bouffant couvrait ses jambes pour disparaître au niveau des genoux sous des bottes en cuir à la semelle abîmée. A son bras gauche, un brassard avec le sigle de la résistance apparaissait ; le même que les cinq autres et la jeune femme portaient.

            D'un même mouvement, ils se retournèrent vers elle, comme alertés de sa présence.

« Que veux-tu, lieutenant Jeanne ? » demanda celui qui paraissait être le chef avec un sourire moqueur. Nous nous préparions à partir, vois-tu ?

- Des informations ? s'enquit un homme.

- De mauvaises ou de bonnes nouvelles ? renchérit un autre, qui semblait être le frère du premier autant par le physique que par l'accoutrement et la manière de se tenir : tous deux portaient une longue veste boueuse d'un gris sale.

- J'ai bien peur que ce ne soit de mauvaises nouvelles, lâcha simplement la dénommée Jeanne.

C'est une très mauvaise idée d'y aller ce soir ; vous feriez mieux de faire profil bas ! Ils se sont rapprochés ; ils ont attaqués plusieurs bases et ils ont eu Jacques ! Sa voix monta légèrement dans les aigus à la fin de sa phrase, faisant apparaître sa peur.

-Tu sais bien qu'on ne le peut pas ! Les canadiens devront arriver ce soir et nous nous devons d'être présents !

- Tu sais aussi bien que nous les blessures que la guerre peut infliger. Il faut que cela cesse! » C'était le plus vieux et le plus sage qui avait parlé.

Jeanne remarqua ses traits fatigués et son regard inquiet. Son béret et son écharpe sombres rendaient son visage encore plus pâle.

« Oui, je ne le sais que trop bien », poursuivit-elle avec une voix douce. En disant ces mots elle caressa machinalement la bague en or qu'elle portait à sa main gauche.

            Avec un soupir, elle sortit de des papiers de son sac.

« Ce sont les nouvelles instructions », expliqua-t-elle. Du vent souffla, faisant bruisser les pages dans ses mains lorsqu'elle les tendit au jeune homme.

« On ne se reverra peut-être pas », commenta celui qui portait un béret et semblait ne pas s'être rasé depuis plusieurs jours. Il eut un petit sourire mais ses yeux restèrent ternes. Il avait résumé en ces quelques mots ce qu'ils pensaient tous. Un frisson parcourut l'assistance mais ce n'était pas à cause du vent.

«Viens donc là ma sœur », lâcha l'homme aux cheveux gommés.

 - Je t'aime...Je t'aime alors tu reviendras pour moi », lui murmura-t-elle comme pour se rassurer, une fois dans ses bras.

-Je te le promets...

-Vous devez y aller maintenant », dit Jeanne après cette brève étreinte.

- Dis à Marie et à Paul que je les aime, lui demanda le barbu, et remets leur ceci, s'il-te-plaît. »Et il lui tendit une épaisse enveloppe en papier marron.

« Je le ferai. »

Avec un sourire fatigué, elle les encouragea. Le groupe partit alors, réparti dans deux voitures kaki. Jeanne resta là, à les regarder, jusqu'à ce que la dernière disparaisse de sa vue, au tournant du sentier.

« Bonne chance », souffla-t-elle.

Mais en disant ces mots, elle sentit qu'elle ne reverrait plus son petit frère.

  

 Audrey B.  

                   ...


            Marylin courut vers la petite bande. Ils étaient cinq en la comptant et ils étaient tous partisans des FFI. Il y avait Jack, grand, roux, avec une très grosse moustache rousse ; Jérome, petit, curieux et toujours jovial ; et bien sûr Stéphane et Luc : des jumeaux qui avaient la synchronisation et la rapidité dans le sang. Ils étaient tous réunis et joyeux de voir arriver Marylin, avec ses informations quotidiennes sur le déplacement et les actions des troupes ennemies. Mais aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. Il fallait qu'elle les avertisse au plus vite.     

- J'ai des informations très urgentes à vous transmettre! Ils ne vont pas tarder à arriver!!

Trop tard : à peine eut-elle le temps de finir sa phrase que l'alarme et les cloches de la ville sonnèrent.

- NOON! cria Luc.                

Son cri fut couvert par l'explosion d'une ferme en haut de la colline. C'était la ferme de Jérôme ; son visage devint rouge, passa par le vert puis enfin, tout blanc, il perdit connaissance et tomba par terre : sa famille était dans la ferme qui était déjà léchée par les flammes et envahie de fumée! Plus le temps de réfléchir, il fallait contacter les canadiens, nos alliés, et les quelques membres des FFI dans les communes voisines le plus vite possible.

- Que chaque résistant me suive pour affronter les rangs et terrasser l'ennemi! dit Marylin en insufflant par sa voix toute la conviction qu'elle avait.                            

Une cinquantaine de personnes sortirent de leurs habitations pour savoir d'où provenait l'explosion et suivirent la nouvelle leader des FFI.                                      

- Il manque des armes! Trouvez tous de quoi vous battre! Car aujourd'hui, aucun ennemi ne touchera notre belle ville!! Appelez des renforts! Première vague qui part au front prioritaire sur les armes! dit-elle en ayant l'air le plus autoritaire possible.     

Et encore une fois, à peine eut-elle fini ses phrases qu'elle vit les centaines de soldats ennemis sur les collines : ils étaient complètement dépassés par le nombre. Elle leva la tête et vit un nuage d'avions fondre sur eux.

            Tout explosa autour d'elle, elle crut que le temps s'arrêtait; elle vit des visages familiers passer devant ses yeux, des maisons entières s'effondrer, des gravats tomber du ciel, des objets voler en tous sens. Le mélange de fumée, de chaleur, et de poussière neutralisa tous ses sens. Sa vue se troubla et elle ferma les yeux. Ce fut le noir.

            La première chose qui la frappa lorsqu’elle reprit connaissance était le silence : aucun cri, aucune explosion, le calme complet... Mais la seconde chose qu'elle remarqua fut moins agréable : une odeur de chair brûlée lui envahit ses narines. Elle ouvrit ses yeux l'un après l'autre et un spectacle chaotique s'offrit à ses yeux: les décombres d'une ville l'entourait. Il y avait un nombre inimaginable de gravats pleins de poussière et des cadavres humains noircis par le feu.

            Elle se releva et se sentit si faible qu'elle retomba aussitôt par terre. Elle ne savait ni la date, ni l'heure, et le pire était qu'elle ne savait même pas son identité! Elle avait beau se concentrer, rien ne lui revenait ! Elle commença à avoir peur. Il faisait nuit, quand soudain, elle vit une belle silhouette robuste à travers la fumée - ou le brouillard, elle ne savait pas trop car elle était trop fatiguée. Elle rassembla toutes ses forces et se mit à courir comme elle put vers la silhouette ; il la vit enfin. Il était beau, musclé, blond au yeux bleus et il avait une petite cicatrice sur la lèvre inférieure qui ne le rendait que plus charismatique et viril. Il avait l'air surpris et curieux. Elle plongea ses petits yeux couleur châtaigne dans les grands yeux stupéfaits, bleu océan - elle, qui était déjà assez perdue ainsi, se noya dans ces yeux si spéciaux et beaux. L’homme rompit ce moment de rêverie et il la porta enfin dans ses bras si musclés. Il avait sur son joli costume noir un drôle de bandeau rouge avec une croix noire et tordue sur un fond blanc. Elle ferma les yeux et elle sombra enfin dans un sommeil profond croyant qu'elle était en sécurité...


E. D.

 



Une rentrée des classes... : lettres fictives



 Juliette Laroche

230 rue des cocotiers   
2100 Millau

Chloé Dotier

230 rue chapelier
14100 Lisieux
 Millau, le 9 septembre 2013
                                                 Chère Chloé,


                 Depuis mon retour à Millau, beaucoup de choses ont changé. J’habite désormais dans une maison sur les hauteurs de ma ville. Elle est vraiment magnifique ! De là-haut je peux apercevoir mon collège ainsi que la maison de mes grands-parents. Je suis vraiment très heureuse. Mais nos balades et nos discussions me manquent beaucoup…

                 Hier, c’était la rentrée des classes. J’ai dû reprendre les bonnes vielles habitudes! Ma mère m’a emmenée au collège en voiture. Là, j’ai pu voir tous les collégiens se précipiter à l’intérieur de l’établissement.  A ce moment là, j’ai senti une boule se former à l’intérieur de mon ventre. J’ai suivi les élèves dans la cour. J’avais vraiment peur de me retrouver seule dans ma nouvelle classe. La cour me paraissait si grande que je ne savais plus où regarder. Après environ une minute d’intenses recherches,  j’ai retrouvé mes amis, ceux dont je t’avais parlé, près de la fontaine. Je les ai salués. Cela faisait si longtemps que je ne les avais pas vus. Ils me manquaient énormément. Nous étions en train de discuter quand la sonnerie retentit. Je pus apercevoir le visage de mes camarades se crisper. Nous nous sommes alors dirigés vers le perron.

                 L’énorme masse d’élèves se mit tout autour du directeur qui commença l’appel. Mon souffle était court, heureusement que mes amis étaient près de moi, j’étais proche du malaise ! après d’interminables minutes de suspens, je fus appelé en 4èmec. J’ai eu de la chance, deux de mes amis étaient dans ma classe. Le stress tombait petit à petit. En classe, le professeur se présenta. Il se nomme M.Dubois. Il m’a paru sympathique, ce qui me met en confiance. Il nous a expliqué le programme de cette année. Nous allons avoir du travail !

                    A la fin de l’après-midi, mon père est venu me chercher. Je lui ai raconté cette journée éprouvante et pleine d’émotions. Au final, je suis très heureuse et c’est une super année qui 
s’annonce !

                J’espère que chez toi tout va bien. J’attends ta réponse avec impatience. Je veux tout savoir de ta propre rentrée! A la prochaine.

Bisous.

Juliette.

N.(quatrième)






 M. Lucas ...
rue des fleurs


12100 Millau
M. Jordan ...
25 avenue Jean Jaurès
75000Paris
   Millau, le 9 septembre 2013
                                                        Cher Jordan,
         
                 Comme promis, je t'envoie ce petit mot pour te raconter ma rentrée scolaire.
Tu sais que j'ai intégré la section sportive rugby. Nous sommes vingt-six élèves (garçons et filles). Nous avons commencé à nous entraîner : c'est super, mais physique.
Mon emploi du temps est moins bien que l'année dernière, nous reprenons souvent à 13h. C'est un peu la course dans les couloirs pour arriver jusqu'au self, mais sois tranquille, le directeur nous rappelle à l'ordre.                 
                J'ai retrouvé mon professeur de dessin et j'ai repris la même place, sauf que cette année M. Leroy a voulu quelques changements et je suis à côté de Mathilde, ta petite amie de cet été : je pense que tu ne l'as pas oubliée !
                J'ai de nouveaux professeurs de maths et français ; elles vont tellement vite que j'ai des difficultés pour suivre. Mon frère m'avait prévenu que la quatrième allait être une année difficile, je me moquais de lui quand il m'en parlait, mais aujourd'hui je m'aperçois qu'il avait raison, et les vacances sont bien finies. Il faut que je reprenne le rythme scolaire si je ne veux pas finir en pension. Cette année, de plus, mon frère ne pourra pas m'aider car il est parti en faculté.
              Je suis content de ne pas prendre le bus : en effet les horaires de mes parents correspondent aux miens et ils m'amènent au collège.  
             Donne-moi vite de tes nouvelles et raconte-moi ta rentrée dans ce nouveau collège parisien. En attendant de te revoir aux prochaines vacances, je te souhaite une bonne année scolaire.

Ton meilleur ami, Lucas
L. (quatrième)