L’air était lourd, le ciel menaçait d’éclater en sanglot. Le
pauvre Œdipe se trouvait face au légendaire et effrayant Sphinx,
son destin devant lui. Le Sphinx avait une tête de femme et une poitrine
généreuse. La fourrure soyeuse et en même temps agressive du félin recouvrait ses
pattes griffues, son ventre plat, et son dos hirsute. Des ailes splendides,
d’un gris triste et pâle, étaient enracinées à ses épaules musclées. Le sourire
du monstre était malicieux, il y avait un rictus sur ses lèvres presque
moqueuses ; cette chose dégageait une odeur de mort et on savait tout de suite que cette chimère
était vicieuse. Œdipe, fatigué et affaibli, n’était même pas surpris : il
s’était préparé à le trouver sur son dangereux chemin semé d’embûches. Il
aurait préféré rencontrer la chimère sur un passage moins accidenté qu’une
falaise car le Sphinx s’agrippait à lui tel un monstre sanguinaire dévorant sa
faible proie et l’équilibre d’Œdipe vacillait comme une bougie face au vent. Un
inquiétant silence s’installa. Soudain, la créature parla, d’une voix sombre et
ténébreuse :
« Je te salue noble voyageur,
Vis ou meurs,
Telle est la rumeur,
Qui court les sentiers jusqu’à
ton cœur,
Réponds juste ou arrive ton
heure ! »
Le Sphinx fit une pause. Voyant qu’Œdipe ne bougeait pas, la
créature continua :
« Quel est l’être qui marche sur quatre pattes le matin, sur deux
à midi et sur trois le soir ? »
Sans qu’Œdipe s’en rende compte, il suffisait d’un simple
mot pour que son terrible destin empoisonné s’accomplisse selon ce que les
maudits Dieux voulaient de lui depuis le début. Œdipe, fort mal à l’aise, à
cause de la posture du gardien, répondit
sans même réfléchir :
« L’Homme ! »
Le Sphinx, une larme dorée perlant à son œil et coulant sur
sa joue, se retira aussitôt et le ciel lui-même se brisa sous la foudre pour
laisser place à de grosses gouttes tristes et maladives…
Fuyant Corinthe, en entrant dans la cité de Thèbes, le
pauvre et maudit Œdipe, scella son sort en se rapprochant involontairement de
ce qu’il évitait.
« Œdipe, à cause du Destin haineux,
Dans un futur proche et malheureux,
Maudit par les Dieux,
Fourbes et vicieux,
Se crèvera les yeux,
Et mourra sous peu… »
E.C. (Troisième)
Cool mais il existait déjà ce conte non ?
RépondreSupprimerL'histoire du Sphynx est en effet très ancienne puisqu'elle nous vient de l'Antiquité grecque, et plus qu'un conte c'est un mythe : l'une des caractéristiques du mythe, justement, c'est de toucher à des problèmes si profonds et si universellement humains qu'ils sont racontés et racontés encore, siècle après siècle, par quantité d'auteurs différents. Chacun en propose une version, plus ou moins fidèle au sens original, plus ou moins réussie, plus ou moins frappante pour l'imagination.
SupprimerCi je crois que ce comte existe déjà mais au moins c'est plus facile à trouver que les autres réponse et comte qui parle de la même chose.
SupprimerBonne journée ou bonne soirée a vous #)
Merci, bonne soirée à vous aussi !
SupprimerEt je vous confirme que oui, vous avez raison, ce conte existe depuis très, très longtemps. (Ma première réponse n'était pas assez claire, visiblement).
Nous sommes très heureux d'apprendre que cet article est facile à trouver.
C'est bien, il y a une bonne présentation mais pas asser d'histoire pour bien comprendre le texte. Une belle réussite ! Cordialement : Merci...
RépondreSupprimerMerci ! Vous avez raison, il faudrait que quelqu'un raconte la suite, pour tous ceux qui ne connaissent pas encore la malédiction d'Oedipe.
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