Un blogue fait par et pour les élèves du collège Marcel Aymard, pour leurs amis, leurs parents et tous ceux, curieux et bienveillants, qui ont envie de découvrir ce que rêvent, pensent, sentent... et écrivent les jeunes plumes.

Une autre "Apparition"... : suite fantastique

(Suite fantastique donnée au début de la nouvelle de Maupassant intitulée Apparition : Le vieux marquis de la Tour Samuel, âgé de 82 ans, avoue à ses hôtes avoir vécu une étrange aventure, tellement étrange qu'elle est devenue l'obsession de sa vie.)


Le vieux marquis reprit son souffle. On pouvait voir les traits de son visage se crisper sous la peur qu’il subissait tous les jours à cause de l’effroyable aventure nocturne qu’il s’apprêtait à raconter.  Il posa son regard vitreux sur ses interlocuteurs qui l’écoutaient attentivement. Après une minute de silence il reprit d’un ton faible :
         « Je vais vous raconter ce qui s’est passé cette nuit là. Vous pouvez me prendre pour un fou, cela m’est égal car ce que j’ai vu était  à mes yeux bien réel. Je me souviens de chaque seconde, chaque bruit, chaque chose que j’ai vus. Mais comme toute mésaventure, il faut une cause. Voici la mienne. Dans ma jeunesse j’ai commis une grave erreur, une erreur qui me poursuit encore aujourd’hui. Lorsque j’avais vingt ans, j’avais tout pour moi : J’étais beau, jeune, fort et je pouvais détenir le cœur de n’importe qu’elle femme. Je tenais grâce à ma naissance, une place importante dans la société. J’étais donc souvent convié à des bals, des salons et d’autres cérémonies en tout genre. A cette époque-là  je ne recherchais que la richesse, la gloire et la puissance. Mon désir eut la chance de croiser le chemin de la Marquise de Bourguignon, une riche héritière : elle avait la plus grande fortune de France. Mais la pauvre fille, bien que riche avait peu de prétendants. Elle n’avait point de charme et était tellement sotte qu’aucun homme ne voulait entendre parler d’elle. Mais n’écoutant que ma soif de gloire, je la séduisis et devins rapidement son époux. »
Après ce bref récit pour évoquer l’origine du drame, Le marquis se posa sur sa chaise. Il passa sa main sur son front ridé pour essuyer la sueur qui perlait. Il était comme figé, incapable de bouger ou prononcer un seul mot. Il devait néanmoins se libérer du poids qui pesait lourd sur sa poitrine. Il continua, plus fatigué que jamais :
« Alors que mon épouse était en train de mourir d’une maladie incurable, j’étais en train de jouer aux cartes. Son état de santé ne me préoccupait guère puisque j’allais hériter de sa fortune. Quelques heures plus tard, elle mourut avec seulement notre domestique à son chevet. Je n’étais ni touché ni attristé.

Une semaine après, alors que je faisais une balade dans la forêt à une heure tardive, Je me sentis comme observé. J’accélérai donc le pas mais mon inquiétude ne cessa de grandir. A un moment, je crus entendre des craquements de feuilles et de branches. J’essayais de me rassurer en me disant que ce n’était qu’un animal qui passait par là. La nuit commençait à tomber et les bruits se faisaient de plus en plus fréquents.

 Je pensais perdre la tête, devenir fou. Je me mis à courir entre les branches qui donnaient l’impression que des ombres de monstres étaient prêts à vous dévorez. Ma respiration se bloquait, je ne distinguais plus rien ; mais j’aperçus enfin une vieille église abandonnée, à peine éclairée par la lune. Je voulus m’y réfugier. Affolé, j’y courus à toute vitesse mais des bourrasques de vent me ralentirent. J’avais l’impression qu’on me suivait. Enfin à l’intérieur, complètement épuisé, je mis mes mains sur mes genoux pour avoir un appui. Mes jambes tremblaient, j’avais l’impression qu’une tempête me tombait dessus. Le vent était si fort que je dus me coller contre un mur. Je ne distinguais plus rien, L’église était plongée dans le noir. J’étais perdu. J’avais le sentiment d’être aspiré par un trou noir ou d’être égaré au beau milieu d’un océan. Puis d’un seul coup les cloches de l’église résonnèrent. Ce lourd tintement vibrait dans ma tête, provoquant une douleur insupportable. Après un moment qui me parut interminable le silence se fit. Il était encore plus effroyable. Je me mis à regarder autour de moi dans l’espoir de voir quelque chose. La seule chose que je vis était une lueur blanchâtre qui se dirigeait lentement vers moi. Je croyais me trouver dans un rêve, mais je  fus horrifié de reconnaitre ma défunte épouse qui se positionna devant moi comme un fantôme. Cela me paraissait impossible mais pourtant c’était bien ce que je voyais. J’étais bouche bée. Cette forme scintillante ou ce fantôme -je ne sais trop de quoi il s’agissait- me fixait d’un regard meurtrier, cela me glaça le sang. La défunte me dit alors d’une voix grinçante :
            « Oui, c’est bien moi mon cher et tendre époux. Quel bonheur que de te voir effrayé. Tu es si peureux et naïf. Comment as-tu osé me laisser seule avec la domestique pendant mes derniers instants ? Tu vas payer pour ça. Je te maudis ! Désormais tu auras peur de la nuit, tu ne dormiras plus, tu vivras l’enfer sur terre, voilà tout ce que tu mérites. »
              Le conteur ferma les yeux. Il était secoué par la violence de ses propres mots. On aurait pu le prendre pour un malade mental. Il avait les cheveux hirsutes, ses yeux sortaient presque de leurs orbites et les traits de son visage étaient tendus. Il finit par conclure :
            « Depuis ce jour et comme elle me l’avait annoncé je vis un vrai enfer. Je ne l’ai plus revue, mais je sens encore sa présence qui me suit n’importe où. Je ne saurais comment expliquer rationnellement  ce qui s’est passé cette nuit-là et c’est ce qui me terrifie le plus. Mais désormais je suis sûr que les esprits des défunts subsistent et deviennent des fantômes qui reviennent accomplir leurs vengeances. »
             Toutes les personnes présentent se regardèrent troublées par ce récit. Toutes se posaient la même question : les fantômes sont-ils une légende ou une monstrueuse vérité ? Une chose était néanmoins sûre, le doute serait désormais ancré dans leurs esprits.
N. (Quatrième)

4 commentaires:

  1. Bien sûr les fantômes existent ! Mais quelle est la morale de cette histoire : n'épousez que des femmes pauvres et jolies ? ou plutôt n'épousez jamais pour de l'argent , vous le regretterez un jour !

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  2. Le titre pourrait être : La Tour prend garde !

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  3. Bien écrit malgré quelques maladresses...
    Bravo!

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  4. Quelles idées d'épouser une femme pour son argent aussi ! C'est pas elle la sotte c'est lui !!!
    par contre ce livre est très bien c'est juste le personnage qui m'énerve.

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